Les tours génoises
Raids de pirates barbaresques, rébellions intérieures, gourmandise des Etats rivaux :
Gênes éprouva vite le besoin de fortifier sa colonie,
et fit ériger un chapelet de tours le long des rivages de l’île.
Dressées le long de la côte qu’elles ponctuent à peu près tous les 10 kilomètres,
elles occupent des positions stratégiques,
caps, pointes et promontoires dominant la mer, entrées des golfes ou îlots déserts.
Les tours sont visibles les unes des autres, de manière à pouvoir communiquer par des signaux.
Financées par des taxes, des contributions et des donations,
la plupart d’entre elles ont été édifiées avec la participation de la population.
Quelques soldats ou des villageois exerçaient la garde à tour de rôle,
et s’efforçaient en cas d’attaque de défendre la côte,
en attendant les renforts venus des grandes citadelles.
On comptait 150 tours au XVIIIème siècle, construites selon un modèle à peu près constant :
au premier étage, que l’on atteint au moyen d’une échelle amovible, le magasin ;
au deuxième, le logement de la garnison, dont les membres se relayaient pour faire le guet sur la plate-forme entourée de créneaux.
Dans chaque tour, le mur abritait une citerne pour recueillir l’eau de pluie qui s’écoulait sur la terrasse.
Chaque matin et chaque soir, on donnait un signal de fumée ou de feu, lorsque tout était tranquille ;
s’il y avait une attaque, on émettait autant de signaux que l’on distinguait de navires.