Du lundi 11 juillet 2011 au dimanche 24 juillet 2011 - La traversée de la chaîne des Pyrénées (étapes n° 1 à n° 13)

GR 10, d'une mer à l'autre



Là où la Haute Route Pyrénéenne (HRP) cingle d’un col à l’autre à toute crête, 

le GR 10, immense sentier de randonnée, cabote, musarde, traverse sans se presser la chaîne des Pyrénées, 
de l’océan Atlantique à la mer Méditerranée, sur une distance de près de 900 kilomètres, 
cumulant un dénivelé positif qui avoisine 45 kilomètres 
et nécessitant plus de deux mois pour être parcouru dans son intégralité. 

 Magnifique aventure pour tous les passionnés du massif, itinéraire tout autant sportif que touristique, 
ce parcours hors norme relie quasiment tous les sites incontournables du versant nord, 
offrant ainsi un véritable condensé de Pyrénées. 

 Sommets mythiques, vallées, villages et rencontres s’égrènent tout au long de ce sentier emblématique 
faisant une découverte à la fois humaine et culturelle du massif pyrénéen. 

 Balisé en rouge et blanc, il est entretenu par la Fédération française de la randonnée pédestre (FFRP) 
qui donne la description complète de son itinéraire dans quatre topo-guides. 


Etape n° 1 : Hendaye-Plage (0 m) – Olhette (100 m)
 
 La plage d’Hendaye, gardée par les Deux Jumeaux, marque le départ du GR 10. 
Il s’élève d’abord lentement sur un moutonnement dépassant rarement 400 mètres d’altitude 
mais qui dispense de magnifiques vues sur la côte basque, 
la vallée de la Bidasoa dominée par les crêtes tourmentées de las Peñas de Haya 
et surtout sur l’imposante pyramide de Larrun. 
Passées les pittoresques ventas du col d’Ibardin, 
le GR 10 retrouve un peu de quiétude pour parvenir au pied de la vedette incontestée du Pays basque : Larrun. 


Depuis la plage d’Hendaye, le soleil disparaît derrière Hondarribia. Splendide !


Haute de ses 905 mètres d’altitude, dominant les horizons, Larrun offre une vue unique et imprenable 
sur les sept provinces basques, sur les plages landaises et sur les montagnes pyrénéennes basco-béarnaises.

Etape n° 2 : Olhette (60 m) – Ainhoa / Quartier Dancharia (67 m)

Le GR 10 gravit d’abord les pentes de Larrun, la montagne sacrée des Basques, qui offre une vue unique et imprenable 
sur les sept provinces basques, sur les plages landaises et sur les montagnes pyrénéennes basco-béarnaises. 
Puis, entre Sare et Ainhoa, au coeur du territoire de Xareta, il délaisse la montagne plus au sud, 
vient parfois rejoindre la frontière avec la Navarre et s’autorise tous les détours dans un paysage de bocage 
où les fermes isolées éclaboussent de taches blanches et rouges le vert des prairies. 


 Si on fait abstraction des installations des Télécom et des constructions pour touristes qui enlaidissent le sommet de Larrun, 
on appréciera la beauté de son panorama justement célèbre.



« Le 21 décembre 1865, ayant choisi exprès le jour le plus court de l’année, je refis, de Biarritz, l’ascension de la Rhune, 
montagne modeste assurément, mais qui domine un des plus vastes horizons maritimes de l’Europe. 
C’est une course que tout le monde devrait faire... Quelle vue ! et quelle journée ! Comment se croire au 21 décembre ? Je brûlais. 
L’air était immobile, et la lumière était aussi intense que la chaleur. 
Assis sur des gazons tout tièdes, je regardais du haut de mon observatoire l’azur immense de l’océan... 
Quelques moutons à moitié endormis broutaient paresseusement autour de moi, et au tintement de leurs clochettes 
vint bientôt se mêler le bruit sonore de vingt bourdons sonnant gravement midi dans les vallées environnantes. 
La fumée qui s’élevait des villages, ne sachant où aller, s’arrêtait en montant vers le ciel, et entre moi et la mer, 
je ne voyais remuer que la longue frange d’écume qui, d’Arcachon à Bilbao, 
dessinait sur les côtes une ligne mousseuse de 200 kilomètres. 
Au nord, sur les heureuses et riantes plaines du Pays basque, l’Adour, le fleuve pyrénéen par excellence, 
traînait languissamment ses flots du bout de l’horizon à la barre de Bayonne, 
entre des centaines de blanches maisons dispersées sur ses bords, 
comme les flocons immaculés d’une neige qui commence à tomber. 
Jamais je n’oublierai cette vue. 
Entre autres montagnes, j’apercevais à l’est-sud-est, à une distance énorme (140 kilomètres) ! le pic du Midi de Bigorre... » 

Extrait des grandes ascensions des Pyrénées d’une mer à l’autre par le Conte Henry Russell-Killough (1834-1909).

Etape n° 3 : Ainhoa / Quartier Dancharia (67 m) – Ascensions de l’Artzamendi (926 m) et du Menditipikobizkarra (872 m) – Bidarray (150 m)

Le GR 10 quitte d’abord Ainhoa et ses splendides maisons labourdines bordant la rue principale. 
Puis, il s’élève rapidement et offre de multiples possibilités pour gravir les premières rondeurs basques 
qui dispensent toutes de superbes panoramas sur la côte atlantique, le Labourd et la Navarre. 
Séparés de quelques centaines de mètres, les cromlechs du col de Méhatché et les antennes et radars de l’Artzamendi racontent, 
en un saisissant raccourci, 5000 ans de l’histoire de l’homme. 
La fin de l’étape prend un caractère plus montagnard où le GR 10 plonge sur la célèbre grotte Harpeko Saindua et Bidarray 
dévoilant alors la muraille de l’Iparla, la pyramide de l’Irubelakaskoa et les magnifiques Peñas de Itsusi 
sous les circonvolutions parfois rasantes des vautours fauves.

Etape n° 4 : Bidarray (150 m) – Ascensions de la crête d’Iparla qui culmine au pic d’Iparla (1044 m), du Tutulia (983 m), 
de l’Astate (1022 m) et du Buztanzelhay (1029 m) – Saint-Étienne-de-Baïgorry (162 m)

S’élevant à plus de 1000 mètres au-dessus de Bidarray, à cheval entre la France et l’Espagne, le GR 10 parcourt la crête d’Iparla 
qui dresse une muraille imposante, sauvage et colorée sur une dizaine de kilomètres de longueur 
et dévoile un paysage de toute beauté depuis l’océan Atlantique jusqu’à se perdre au-delà de l’Orhy et de l’Anie. 
Idéalement placé pour assister au ballet majestueux des vautours fauves et aux acrobaties des chocards, 
c’est toujours avec regret qu’il faut quitter ces lieux si proches du Paradis. 


Depuis Bidarray, la crête d’Iparla aux premiers rayons. 


La crête d’Iparla offre un magnifique panorama qui s’étend sur plus de 100 kilomètres, de l’océan Atlantique au pic d’Anie. 
A gauche : Larrun, la montagne sacrée des Basques et la reine des montagnes côtières. 
A droite : l’Artzamendi, vaste dôme herbeux coiffé d’antennes et de radars. 
Au fond : la côte basque.


La crête d’Iparla est un simple rebord d’un plateau herbeux incliné vers l’ouest et cassé à l’est en impressionnants à-pics 
qui favorisent la nidification des vautours fauves dans les parois de grès roses à l’abri des encorbellements de rocher.


La crête d’Iparla dresse une muraille imposante, sauvage et colorée sur une dizaine de kilomètres de longueur.

Etape n° 5 : Saint-Étienne de Baïgorry (162 m) – Ascensions de l’Oylarandoy (933 m) et du Munhoa (1021 m) – 
Saint-Jean-Pied-de-Port (157 m)

Le GR 10 quitte d’abord Saint-Étienne de Baïgorry et son vieux pont romain 
qui enjambe la Nive des Aldudes dominée par le château d’Etxauz. 
Puis, face au vignoble d’Irouléguy, il gravit l’Oylarandoy où a été érigée une petite chapelle et le Munhoa 
qui offrent un magnifique panorama depuis las Peñas de Haya, l’Autza et les crêtes déchiquetées d’Iparla 
jusqu’aux hauts sommets béarnais et aux derniers géants basques. 
La citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port marque alors le terme de cette étape.


A droite : l’Oylarandoy où a été érigée une chapelle. Au fond : la crête d’Iparla.

Etape n° 6 : Saint-Jean-Pied-de-Port (157 m) – La route de Phagalcette / Quartier d’Estérençuby / Le chalet Kaskoleta (585 m)

 Gros village au patrimoine historique indiscutable, 
Saint-Jean-Pied-de-Port est aussi le point de convergence de tous les chemins jacquaires. 
La rue de la citadelle voit donc se croiser randonneurs sur le GR 10 
et pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en route pour Roncevaux. 
Le GR 10 remonte alors la vallée de la Nive de Béhérobie jusqu’à Estérençuby 
pour ensuite continuer vers le haut plateau d’Iraty. 

Etape  n° 7 : La route de Phagalcette / Quartier d’Estérençuby / Le chalet Kaskoleta (585 m) – 
Ascensions des deux sommets d’Occabé (Okabé) (1456 m et 1466 m) – Le col Bagargiak / Les chalets d’Iraty (1327 m) 

 Comme inscrit dans les habitudes du pays et de son paysage, impossible de ne pas rencontrer des troupeaux de brebis 
dispersées sur les croupes arrondies ou quelques pottoks savourant la liberté, ces fameux petits chevaux 
dont les similitudes avec ceux représentés dans les peintures des grottes préhistoriques d’Isturitz et d’Oxocelhaya 
portent à croire que leur présence est plus que millénaire. 
Le GR 10 parvient au site des cromlechs d’Occabé, 
splendide nécropole préhistorique constituée de nombreux cromlechs et tumulus 
disséminés sur un immense plateau herbeux, puis poursuit jusqu’aux amoncellements rocheux des deux sommets d’Occabé 
d’où l’on jouit d’une belle vue sur la Sierra de Abodi en Navarre, l’Errozate, l’Iraukotuturru, le pic des Escaliers, la forêt d’Iraty 
et l’Orhy, le géant du Pays basque et le premier sommet rencontré depuis l’océan Atlantique dont l’altitude dépasse 2000 mètres. 
Ensuite, le GR 10 traverse la forêt d’Iraty qui est la plus grande hêtraie d’Europe. 
L’étape s’achève alors au col Bagargiak, près des chalets d’Iraty.


A gauche : le pic d’Orhy, le géant du Pays basque et le premier sommet rencontré depuis l’océan Atlantique 
dont l’altitude dépasse 2000 mètres.


Basabüria. Au fond : Anie, Ansabère, Acherito et Trois Rois.

Etape n° 8 : Le col Bagargiak / Les chalets d’Iraty (1327 m) – L’auberge Logibar (375 m)
 
 L’étape débute au col Bagargiak qui offre un splendide panorama sur l’Anie et les montagnes de Lescun 
et sépare les deux provinces basques de Basse-Navarre à l’ouest et de Soule à l’est. 
Puis, le GR 10 atteint le col d’Orgambidesca qui est l’un des plus importants passages pyrénéens pour les oiseaux migrateurs. 
Il traverse ensuite Larrau et rejoint Logibar blotti au pied des célèbres gorges d’Holzarté et d’Olhadubi.

Etape n° 9 : L’auberge Logibar (375 m) – Sainte-Engrâce / Quartier Senta (630 m)

Entre l’Orhy et l’Anie, le GR 10 surplombe les profondeurs des canyons sauvages cisaillant la Haute-Soule 
appelée aussi Basabüria (le bout sauvage), un nom qu’elle n’a pas volé : 
les gorges d’Holzarté et sa célèbre passerelle suspendue au-dessus des gorges d’Olhadubi et les gorges de Kakouéta 
couronnées par l’Otsogorrigaina, le Txardekagaina, le Kartxela, le Bimbaleta et le Lakora. 
L’arrivée sur Sainte-Engrâce, village le plus oriental du Pays basque, impose la visite de la superbe abbatiale romane 
construite face aux parois étroites des gorges d’Ehujarré.


La célèbre passerelle d’Holzarté suspendue au-dessus des gorges d’Olhadubi. 
Et si la passerelle bouge, bien arrimée à de monumentaux piliers de béton, 
il n’y a pas de danger qu’elle se décroche !  

Etape n° 10 : Sainte-Engrâce / Quartier Senta (630 m) – La Pierre-Saint-Martin / Le refuge Jeandel (1640 m)

Le GR 10 taille ses dernières lieues au Pays basque. 
Passé le ravin d’Arpidia à la végétation luxuriante, il pénètre en Béarn. 
Au col de la Pierre-Saint-Martin, impossible de passer sous silence le fameux « tribut des trois vaches ». 
Depuis 1375, chaque année, le 13 juillet, maires du Barétous et alcaldes du val de Roncal se réunissent 
autour de la borne frontière 262 pour rappeler leurs accords de bon voisinage. 
Cette tradition a pour origine une rixe mortelle entre un berger du Barétous et un autre de Roncal 
qui se disputaient l’unique source du pic d’Arlas. 
Pour calmer les vengeances, il fut alors décidé que les gens du Barétous offriraient annuellement, en signe de paix, 
trois belles génisses à ceux de Roncal. 
Rejoint par la HRP, le GR 10 pénètre dans un paysage semblable à un océan de vagues 
dont l’écume se serait pétrifiée, puis ciselée avec le temps. 
Simple dent émergeant des Arres d’Anie et en forme de pyramide altière, 
le pic d’Arlas domine les pistes de ski de la station de sports d’hiver de la Pierre-Saint-Martin, terme de l’étape.

Etape n° 11 : La Pierre-Saint-Martin / Le refuge Jeandel (1640 m) – Lescun (900 m)

Le GR 10 traverse les Arres d’Anie, vaste plateau karstique, qui apparaissent comme un grand glacier pétrifié 
où la roche nue, rabotée, est creusée de crevasses et de gouffres, ou découpée en fines dentelures de lapiaz. 
Avec sa silhouette pyramidale, indissociable du panorama de toutes les montagnes basques, 
l’Anie règne sur cet immense et étrange massif calcaire riche en contrastes de paysages. 
Les pas de l’Osque et d’Azuns franchis, le GR 10 descend alors vers les cabanes pastorales du cap de la Baitch et d’Ardinet 
puis s’enfonce dans la magnifique hêtraie-sapinière du Braca d’Azuns jusqu’au mythique refuge de l’Abérouat. 
La fin de l’étape permet la découverte d’un des plus beaux joyaux pyrénéens : le cirque de Lescun.


 Féerie d’un lever de soleil. 
Le pic d’Anie s’embrase et rougit sous les premiers rayons. Quel spectacle !


Les Arres d’Anie, vaste plateau karstique, apparaissent comme un grand glacier pétrifié 
où la roche nue, rabotée, est creusée de crevasses et de gouffres, ou découpée en fines dentelures de lapiaz. 
Le pic d’Anie règne sur ce vaste massif calcaire riche en contrastes de paysages. 

Etape n° 12 : Lescun (900 m) – Etsaut (597 m)

Le cirque de Lescun est ce magistral amphithéâtre couronné de sommets aux noms aussi prestigieux que 
l’Ansabère, les Trois Rois, l’Anie ou le Billare. 
Tout un chapitre de l’histoire du pyrénéisme s’y est écrit alors que de quelque lieu où sinue ce tronçon du GR 10, 
le regard accroche le décor de l’un des plus grands opéras pyrénéens. 
Passé le col boisé de Barrancq, le GR 10 rejoint alors la vallée d’Aspe, 
première grande vallée pyrénéenne depuis l’océan Atlantique, 
aux somptueux paysages montagnards et dernier refuge de l’ours.


Les Aiguilles d'Ansabère.


Le pic de Labigouer dévoile l’un des plus beaux panoramas de la vallée d’Aspe et du cirque de Lescun.

Etape n° 13 : Etsaut (597 m) – Gabas (1027 m) 

 Face à l’austère fort du Portalet, le GR 10 parcourt l’insolite et spectaculaire passage du Chemin de la Mâture, 
creusé au temps de la marine à voile dans l’abrupte paroi calcaire de la gorge de l’Enfer 
pour faciliter le transport des grumes nécessaires à la construction navale. 
Au col d’Ayous, la découverte de la pyramide volcanique de l’Ossau, jaillissant gueule ouverte d’un océan de verts pâturages, 
constitue un des plus grands chocs visuels et émotionnels que puissent offrir les Pyrénées. 
Les qualificatifs les plus exaltés ne peuvent traduire la magnificence du site lacustre d’Ayous. 
Bercé par les clarines des troupeaux, le rêve prend fin au lac de Bious-Artigues reflétant superbement le prestigieux Ossau. 
On gardera de cette étape un souvenir partagé entre la beauté de la nature et le fantastique travail de l’homme.  


 Du pic de Peyreget, la profusion de sommets met à l’épreuve tout amateur voulant accrocher un nom 
sur chaque pointe proche ou lointaine de cette extraordinaire région. 


Crête plane d’une couleur étonnante de grès rouge mauve, le pic d’Ayous est un somptueux belvédère 
pour contempler l’Ossau qui émerveille, envoûte et hypnotise ! 
Aucun autre sommet ne donne cette formidable impression de bastion. 


Le pic du Midi d'Ossau.


Les lacs d’Ayous (Gentau, du Miey et Roumassot) depuis le pic éponyme. Paradisiaque !