Le blog à Olivier: Mardi 25 août 2020 - La Pica d'Estats (3143 m) (n° 58), le pic de Verdaguer (3131 m) (n° 65) et le pic du Montcalm (3077 m) (n° 102) par le Riufret depuis les Orris du Carla (1654 m) - Le samedi 1er septembre 2007, accompagné de Magali et Nicolas, je réalisais ma première course ariégeoise : le pic du Montcalm (3077 m), la Pica d’Estats (3143 m), le pic de Verdaguer (3131 m) et le pic du Port de Sullo (3072 m) depuis l’Artigue. Quelle entrée en matière ! Six ans plus tard, le dimanche 22 septembre 2013, je réitérais cette course en solo. Point culminant de la Catalogne, la Pica d’Estats fut magnifiée par le poète Jacint Verdaguer qui en fit l’ascension en 1883. De plus, elle est le noeud du premier massif de trois mille que l’on rencontre en venant de la Méditerranée. On comprend alors l’engouement des Catalans pour qui l’ascension de la Pica d’Estats fait partie des pèlerinages incontournables. La cime est d’ailleurs marquée des emblèmes de la province. Les rouges et les ocres dominent dans le paysage environnant des pics de Sotllo, Baborte et Monteixo. Plus proches, le Rodo de Canalbonne, la pointe Gabarro et le pic de Verdaguer s’inclinent discrètement devant la majestueuse Pica ; autre trois mille juste au Nord, entièrement en Ariège, le Montcalm fut choisi comme point de stationnement par les officiers géodésiens Corabeuf et Testu. En 1827, ils y séjournèrent trois semaines et gravirent sans nul doute la Pica d’Estats. Quant à Russell, en 1864, il établit le record d’un aller et retour dans la journée depuis le village de Vicdessos ! Le Montcalm annonce la fin des 3000 pyrénéens, mais une fin en beauté, avant que la chaîne ne s’engloutisse progressivement dans les profondeurs de la Méditerranée. L’ascension du Montcalm et de ses deux voisins, la Pica d’Estats et le pic du Port de Sullo, vous place dans un monde étrange et inconnu sans aucun rapport avec les autres grands sommets. Un vrai dépaysement. Point de glaciers bleuâtres que les crampons seuls permettent d’affronter, point de névés, au sein de l’été du moins, où le piolet assure l’équilibre, point de falaises altières que le vent fouette, et où la vue s’inquiète du vertige. Ici, tout est calme, sérénité, facilité. La particularité du Montcalm est la grande étendue de son sommet, comparable au pic du Marboré. Il est en effet le plus vaste des Pyrénées. « On pourrait y faire manoeuvrer une compagnie d’infanterie », écrivait Pierre Soubiron dans son guide sur les Pyrénées Est en 1930. De ce dôme, un escadron de cavalerie pourrait poursuivre pour atteindre la Pica d’Estats. Quant à y manoeuvrer encore sur la pointe de ce pic... ce serait une autre histoire ! Quant au panorama, il est préférable de se jucher sur la Pica d’Estats d’où la vue est beaucoup plus étendue. « C’est l’un des plus beaux belvédères des Pyrénées car il s’étend des Posets au Canigou. Tous les grands pics de la chaîne, entre ces deux sommets, sont sous les yeux. Bien qu’à plus de 60 kilomètres, les Monts-Maudits font un effet grandiose » poursuivait Pierre Soubiron. Le 18 juillet 1807, la première ascension du Montcalm est réalisée par le grand botaniste Suisse Augustin de Candolle en service commandé, secondé par le guide Simon Faure. C’est Russell accompagné par Denjean qui effectuèrent la première de la Pica d’Estats en 1864, un Russell passablement déçu par le manque de difficultés de l’ascension. Gourdon étrenna l’itinéraire au départ du versant Catalan en 1896, alors que le poète Verdaguer avait déjà ouvert une voie en passant par le couloir du Riufret. 🌄